Champ captant des Landes du Médoc
Trouver une nouvelle source d’approvisionnement en eau potable pour une gestion durable de la ressource en eau sur notre territoire.
Le projet
Les habitants de la Gironde bénéficient d’une eau potable de grande qualité produite à partir des nappes profondes présentes sur le département. Certaines d’entre elles, comme la nappe de l’Éocène, sont surexploitées.
C’est en 2003 que le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) des Nappes profondes de Gironde, porté par la commission locale de l’eau, a souligné puis réaffirmé en 2013 ce risque d’insuffisance de la ressource et de baisse de la qualité de l’eau sur notre territoire.
Dans ce même document de gestion concertée, des leviers ont été identifiés et des préconisations formulées pour pouvoir rétablir l’équilibre quantitatif des nappes déficitaires :
- La révision des arrêtés d’autorisation de prélèvement dans les ressources déficitaires,
- La mise en œuvre d’une consommation en eau plus économe au travers notamment de la réduction des pertes en eau dans les réseaux publics de distribution d’eau potable, l’exemplarité des collectivités locales, l’optimisation de l’empreinte de chaque girondin sur la ressource par la promotion d’écogestes,
- La mise en œuvre de ressources dites de substitution.
C’est dans ce cadre qu’a émergé le projet du champ captant des Landes du Médoc.
L’objectif ? Substituer 10 millions de mètres cube par an prélevés actuellement dans la nappe déficitaire de l’Eocène, par 10 millions de mètres cube par an prélevés dans la nappe de l’Oligocène non déficitaire dans sa partie littorale.
A cette fin, un ensemble de 14 forages, constituant ce que l’on appelle un champ captant, répartis sur le territoire des communes de Saumos et Le Temple au cœur des landes du Médoc, doivent prélever jusqu’à 10 millions de mètres cubes par an dans la nappe de l’Oligocène littoral.
L’eau ainsi prélevée est alors acheminée par un réseau de canalisations jusqu’à une station de traitement pour être rendue potable. L’eau ensuite produite rejoint ensuite le réseau existant d’eau potable de la Régie de l’eau Bordeaux Métropole au moyen d’une canalisation de transport d’environ 35 km, qui doit, pour cela, traverser les communes du Temple, de Saint-Médard-en-Jalles, du Haillan et de Mérignac.
Cette eau potable de substitution bénéficiera directement à 9 services d’eau :
2/3 environ du volume issu du champ captant seront alloués à la Régie de l’eau Bordeaux Métropole. 1/3 environ du volume transitera par le réseau de la Régie, pour être ensuite réparti entre 8 autres services d’eau voisins :
- Syndicat intercommunal d’alimentation en Eau de Carbon-Blanc
- Communauté de Communes Médoc Estuaire
- Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement des Portes de l’Entre-deux-Mers
- Syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable et assainissement de la Région de Bonnetan
- Syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable de la Région de La Brède
- Syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable de Léognan et Cadaujac
- Commune de Saucats
- Service Interuniversitaire de Gestion du Domaine Universitaire.
Mais cette substitution permettra également aux autres services d’eau girondins, ne bénéficiant pas d’alternatives, de continuer leurs prélèvements dans la nappe Éocène sans mettre en péril la pérennité de cette ressource.
Ce sont ainsi 905 000 habitants, soit les deux tiers de la population du département, qui vont profiter de ce nouveau partage de la ressource, ce qui répond aux enjeux de gestion durable de la ressource en eau et de solidarité à l’échelle de notre territoire.
L’échéance objectif de mise en service du champ captant est fin 2029.
La Régie de l’Eau Bordeaux Métropole,
maître d’ouvrage du projet
Depuis sa création officielle le 1er janvier dernier et avec son autorité organisatrice Bordeaux Métropole, la régie de L'Eau Bordeaux Métropole porte, désormais et pleinement, la maitrise d’ouvrage du projet d’intérêt général du Champ captant des Landes du Médoc.
En tant que propriétaire des installations et équipements qui seront créés dans le cadre de ce projet, la Régie porte le besoin, définit les objectifs, le calendrier, le budget et en assure le financement. Garante de la feuille de route, elle pilote la conduite du projet, en traitant notamment des sujets techniques et juridiques. Elle choisit les processus par lesquels le projet sera réalisé, tant pour les études que pour l’exécution des travaux, en faisant appel à des prestataires le cas échéant (bureau d’études, maîtrise d’œuvre, entreprises de travaux).
Le projet est co-financé par l’Agence de l’Eau Adour Garonne et le Conseil Départemental de la Gironde.
Retrouvez plus d’informations sur le site internet de la concertation publique préalable de 2021, et notamment une présentation détaillée du projet et de ses enjeux dans le livret de la concertation.
La gouvernance et les parties prenantes
La conduite du projet du champ captant des landes du Médoc s’articule autour d’une gouvernance faisant intervenir un ensemble de parties prenantes réparties au sein d’instances de pilotage et de suivi, mais aussi autour de temps de participation du public.
Les instances et parties prenantes
Au-delà de l’organisation interne de la Régie de l’eau Bordeaux Métropole inhérente à sa mission de maître d’ouvrage du projet, un comité de pilotage (COPIL) s’assure que l’avancement du projet est en accord avec les objectifs définis, et, le cas échéant, prend des décisions stratégiques. Ce comité est constitué de la Régie, de l’Agence de l’eau, du Département de la Gironde, de Bordeaux Métropole, de la Préfecture de la Gironde, des Commissions Locales de l’Eau (CLE) des SAGE des Nappes profondes de Gironde et des Lacs médocains, et de leurs structures d’appui techniques, respectivement le SMEGREG et le SIAEBVELG, et du Parc naturel régional Médoc.
De plus, un comité de suivi (COSUI) a été mis en place en juillet 2022 et a vocation à se réunir annuellement. Instance politique animée par la Présidente de la Régie de l’Eau Bordeaux Métropole, , Sylvie Cassou Schotte. Il est constitué par les représentants de l’ensemble des parties prenantes, avec lesquels est partagée l’avancée du projet. Ce comité constitue un lieu de discussion où l’ensemble des parties prenantes s‘enrichissent mutuellement de leur différence de vision, et points de convergence.
Retrouvez et consultez les comptes-rendus COSUI ici :
Participation du public
Dans le cadre de la conduite du projet, deux temps de participation du public ont déjà eu lieu :
- . entre 2015 et 2018, une concertation dite « d’avant-projet » (ici),
- . du 26 octobre 2021 au 21 décembre 2021, une concertation publique préalable menée sous l’égide de la commission nationale du débat public.
Retrouvez sur le site de la concertation publique préalable de 2021, le bilan des garantes dans l’encart « bilan des participations », ainsi que les décisions du maître d’ouvrage suite à ce temps de participation du public dans l’encart « décisions ».
Ces temps permettent d’associer plus largement le public aux décisions qui le concerne par rapport au projet, et d’enrichir les réflexions du maître d’ouvrage pour la définition du projet.
L’observatoire des landes médocaines
Besoin formulé lors de la concertation publique préalable de 2021, un observatoire des landes médocaines a été instauré en juillet 2022, co-piloté par le Parc Naturel Régional Médoc et le SIAEBVELG. Cet outil technique a pour objectif d’observer le territoire des landes médocaines, en anticiper l’évolution possible en fonction des projets envisagés, tels que celui du champ captant des landes du Médoc, mais aussi de mesurer les effets du changement climatique et de mettre à disposition les données et analyses menées sur ces sujets. L’action de l’observatoire est essentielle pour alimenter les réflexions des instances de gouvernance, telles que le comité de suivi du projet du champ captant.
Foire aux questions
Le projet de Champ Captant des Landes du Médoc a pour ambition de prélever au maximum 10 millions de m3 par an. Cette valeur correspond au déficit actuellement observé sur la nappe de l'Eocène centre. Il est nécessaire de substituer ces 10 millions de m3 vers une nappe non déficitaire pour équilibrer la nappe de l'Eocène. Nous vous invitions à consulter le chapitre 1 du dossier de concertation qui évoque ce sujet.
Si le projet de Champ Captant des Landes du Médoc voit le jour, l'Agence Régionale de la Santé et la DDTM, services de l'Etat sous l'autorité de la préfète de Gironde, délivreront une autorisation de prélèvement qui imposera un volume prélevé à ne pas dépasser, en l'occurrence au maximum 10 millions de m3/an. Ce sont ces mêmes instances qui ont pour missions de contrôler et garantir le respect des autorisations. L'Agence de l'Eau Adour Garonne aura également un regard sur les volumes pompés.
Le projet de Champ Captant des Landes du Médoc ne constitue pas une ressource en eau complémentaire et ne vise pas à répondre à l'accroissement de la population de la Métropole.
Le projet est destiné à substituer des prélèvements girondins déjà existants dans la nappe déficitaire de l'Eocène centre, vers une nappe non déficitaire, celle de ['Oligocène littoral.
Nous vous invitons à consulter le chapitre 2 du dossier de concertation préalable qui développe ce sujet de substitution de la ressource.
Un second projet a été retenu par la CLE du SAGE Nappes Profondes 33 : le Cénomanien du sud Gironde, qui lui pourra permettre de répondre à l'accroissement démographique en Gironde.
Le projet vise à alimenter 9 services d'eau girondins (voir carte plus haut) qui représentent un bassin de population de 905 000 habitants, soit 2/3 de la population du département.
Le projet bénéficiera également indirectement collectivités du département qui ne disposent pas d'autres ressources exploitables que l'Eocène de pouvoir poursuivre leurs prélèvements dans cette nappe.
Il s'agit ainsi d'un projet d'intérêt général.
Le projet de Champ Captant des Landes du Médoc est issu d'une longue réflexion. De nombreuses alternatives ont été étudiées par le SMEGREG (49), dont certaines qui ne visaient pas les nappes profondes.
Ont notamment été étudiés l'utilisation de l'eau de la Garonne, de celle des lacs médocains, ainsi que la possibilité de dessaler l'eau de mer. Ces dernières ne se sont pas révélées être réglementairement réalisables ou pertinentes vis-à-vis des objectifs du SAGE :
- la qualité de l'eau de la Garonne ne répond pas, à certaines périodes de l'année, aux critères réglementaires de potabilisation (annexe Ill de l'arrêté du 11 janvier 2007) rendant ainsi son utilisation impossible pour la consommation humaine,
- l'utilisation de l'eau des lacs médocains n'a pas été retenue pour des raisons de disponibilité quantitative estivale, de faible qualité, de très forte vulnérabilité, de contraintes de protection et d'impact du prélèvement sur le milieu.
- le dessalement de l'eau de mer est une technologie très consommatrice en énergie. Cet aspect à lui seul disqualifie cette alternative (coût de revient du mètre cube d'eau dessalée à minima trois fois supérieur à celui du projet de champ captant). Le dessalement génère également des rejets des saumures et autres sous-produits du dessalement qu'il faut gérer.
Pour plus de détail concernant les alternatives, nous vous invitons à consulter le chapitre 3 du dossier de concertation préalable, les présentations des réunions publiques n°1 et n°2, la fiche technique « FT - Désalinisation eau mer - SMEGREG », ainsi que la synthèse de « l'inventaire exhaustif des ressources en eau mobilisables pour des substitutions aux prélèvements existants en Gironde, SMEGREG 2005 ».
De nombreux efforts ont déjà été conduits à l'échelle du département et la prise de conscience de la population va croissant.
A titre d'illustration, entre 2005 et 2013, les économies d'eau effectuées sur l'ensemble du territoire de la Gironde ont permis d'économiser l'équivalent d'un projet de substitution, en prélevant 11 millions de m3 en moins alors qu'en même temps, la population augmentait de 100 000 habitants. A l'échelle de Bordeaux Métropole, dans le cadre des objectifs fixés par le SAGE, la métropole s'engage dès 2023 à augmenter les investissements sur le renouvellement de son réseau d'eau potable, via la gestion en Régie du service. L'objectif est de renouveler 1 % de son patrimoine chaque année dès 2025, soit 30 km.
Toutefois, malgré cela, l'Eocène centre est toujours surexploité. L'inertie d'une poursuite des efforts ne permettra pas de se passe d'un projet de substitution de la ressource.
Nous vous invitions à consulter le chapitre 2 du dossier de concertation et dans la fiche technique « Economies d'eau » qui abordent spécifiquement ce sujet.
Le projet de champ captant est un projet de substitution qui vise à réduire les prélèvements girondins à l'Eocène pour les reporter sur une nappe non déficitaire. Sur le secteur centre Gironde, la nappe de l'Oligocène est classée « à l'équilibre » et ne permet pas de recevoir le projet de champ captant sans risquer la pérennité de la ressource, tandis qu'elle est classée « non déficitaire » sur le secteur littoral et est en mesure de supporter les 10 millions de m3 par an projetés.
Le choix d'implantation sur le secteur de Saumos et du Temple découle de travaux de
reconnaissance initiés depuis le début des années 2000. Initialement envisagé dans les environs de Saint Hélène, le projet s'est décalé vers le Sud, où les terrains se montrent plus favorables. Les investigation terrains ont montré une ressource de très bonne qualité et disponible en quantité.
Nous vous invitons à consulter les présentations de la réunion publique n°1 qui s'est tenue à Lacanau le 9 novembre 2021.
La nappe de l'Oligocène est une nappe encore peu exploitée par rapport à sa capacité naturelle de régénération. Sur le secteur littoral Présente dans tout le département, elle offre dans le Médoc un volume prélevable actuellement estimé à au moins 22 millions de m3 par an alors que seulement 9 millions y sont aujourd'hui puisés.
Le projet de Champ Captant des Landes du Médoc a pour ambition de prélever au maximum 10 millions de m3 par an, la nappe restera donc non déficitaire.
Les bilans de chaque nappe sont surveillés dans le cadre du SAGE Nappes Profondes Gironde.
Dans le cadre des études de faisabilité, les impacts potentiels du projet ont fait l'objet de nombreuses études qui ont permis d'ajuster la configuration du champ captant pour que le projet présente le moins d'impact possible sur l'environnement.
Parmi ces études nous pouvons citer les études de modélisation hydrogéologique qui ont permis de qualifier les effets du projet sur les nappes profondes et superficielles (BRGM, 2014-2018) et l'étude de modélisation de l'impact de l'abaissement de la nappe superficielle sur la croissance du pin maritime (INRA, 2016-2017). Leurs rapports sont accessibles sur le site de la concertation et leurs principales conclusions ont été présentées lors de la réunion publique n°1 tenue à Lacanau le 9 novembre 2021.
Des études environnementales sont également en cours. Elles viendront compléter les données et permettront de disposer d'un état initial du milieu et d'une étude d'impact réglementaire.
Elles s'intéressent, entre autres, à l'ensemble des espèces faune et flore du secteur, pas uniquement aux pins. Le projet suivra la doctrine « éviter, réduire, compenser (ERC) » qui a pour objectif d'éviter les atteintes à l'environnement, de réduire celles qui n'ont pu être suffisamment évitées et, si possible, de compenser les effets notables qui n'ont pu être ni évités, ni suffisamment réduits.
Pour plus de détails sur le sujet, nous vous invitons à consulter le chapitre 4 du dossier de concertation préalable.
Les modélisations menées ont mis en évidence que le projet aurait un impact sur le forage du syndicat d'eau de Saumos-Le Temple. Des mesures compensatoires sont prévues et actuellement à l'étude par Bordeaux Métropole, en concertation avec le Syndicat d'eau (adaptation du forage existant, création d'un nouveau forage, etc.). En tant que maître d'ouvrage du projet, Bordeaux Métropole prendra à sa charge les travaux nécessaires pour adapter le système d'alimentation d'eau de la zone.
Les effets du projet sur les autres captages d'eau potable du secteur seraient pour leur part marginaux.
Il est envisagé la création d'un observatoire à l'échelle du territoire pour permettre de suivre les données issues de différents organismes et de les partager. Il mettra en avant les caractéristiques du territoire ; ce sont des données factuelles.
Les modalités de cet observatoire ne sont pas encore définies et devront se construire avec l'ensemble des contributeurs. Cet observatoire sera un outil qui dépassera le projet du champ captant lui-même car il permettra de veiller à l'évolution du territoire dans le temps et après chaque évènement s'il y en a (tempête, sécheresse, ... ).
Les territoires desservis par le champ captant verront probablement le tarif de l'eau évoluer, pour intégrer ce nouvel investissement. Cette hausse devrait cependant être modérée. Elle est à ce jour estimée autour de 0,5 € à 6,0 € par girondin desservi et par an. Nous vous invitons à consulter la page 39 du dossier de concertation qui évoque ce sujet.
Notez que l'une des exigences demandées par Bordeaux Métropole aux Maitres d’œuvre est de prévoir des installations et des équipements électromécaniques qui présentent de bonnes performances énergétiques pour optimiser tant que possible les coûts d'exploitation des installations.
Selon l'Article L210-1 du code de l'environnement, l'eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource utilisable, dans le respect des équilibres naturels, sont d'intérêt général.
Le respect des équilibres naturels implique la préservation et, le cas échéant, la restauration des fonctionnalités naturelles des écosystèmes aquatiques, qu'ils soient superficiels ou souterrains, dont font partie les zones humides, et des écosystèmes marins, ainsi que de leurs interactions. Ces fonctionnalités sont essentielles à la reconquête de la biodiversité, à l'adaptation au changement climatique ainsi qu'à l'atténuation de ses effets et participent à la lutte contre les pollutions. A ce titre, les écosystèmes aquatiques et les écosystèmes marins constituent des éléments essentiels du patrimoine de la Nation.
Dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits antérieurement établis, l'usage de l'eau appartient à tous et chaque personne physique, pour son alimentation et son hygiène, a le droit d'accéder à l'eau potable dans des conditions économiquement acceptables par tous.
Les coûts liés à l'utilisation de l'eau, y compris les coûts pour l'environnement et les
ressources elles-mêmes, sont supportés par les utilisateurs en tenant compte des
conséquences sociales, environnementales et économiques ainsi que des conditions géographiques et climatiques.
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